Tu es émétophobe quand...

Tu es émétophobe quand...

(ou quand ton entourage commence à comprendre pourquoi tu paniques pour...)

Extrait du groupe Facebook Germaction–Émétophobie : Peur à en vomir (2017) partagé avec affection et humour sur Émétophobie.ca


Introduction

L’émétophobie — cette peur intense de vomir ou de voir quelqu’un vomir — se manifeste parfois de façons… étonnamment drôles (quand on a un peu de recul!). Mais oui je sais que ce n'est pas drôle tout ça...
Voici une liste que seuls les vrais comprendront. Et si tu n’es pas toi-même émétophobe, cela t’aidera peut-être à comprendre ce que vit ton proche… avec un sourire compatissant. 


TU ES ÉMÉTOPHOBE QUAND…

Quelqu’un tousse et tu te mets à paniquer.
Quand tu vois le mot gastro et tu te mets à paniquer.
Quand tu demandes à peu près une centaine de fois par jour à tes enfants s’ils se sont lavé les mains.
Quand ta principale nourriture l’hiver c’est les probiotiques et que tu as des parts chez Probaclac.
Quand tu vas chercher ton enfant à la garderie l’hiver et que tu demandes à tous les jours s’il y a de la gastro qui court…
Quand quelqu’un te dit qu’il a été malade cette semaine et tu lui demandes à tout coup ce qu’il a eu… et que tu fais une enquête!
Quand tu t’informes sur les selles de ton chum et de ta fille…
Si ton chum ou ton fils te disent qu’ils ont mal à quelque part… tu leur demandes à toutes les minutes s’ils ont encore mal.
Quand ta fille ne finit pas son assiette et que t’anticipe que c’est peut-être parce qu’elle est malade… « Es-tu correcte ? D’habitude tu manges plus que ça! »


Le quotidien d’un.e “éméto”

Tu capotes quand ton chum cuisine et que ça implique de la viande crue.
Quand tu vas à une soirée et que tu épies toutes les conversations pour être sûre qu’il n’y a personne de malade — et que tu t’inventes un rhume pour éviter de donner des becs et des poignées de mains.
Quand, au moindre petit caca mou d’un membre de ta famille, tu l’interroges sans arrêt sur un potentiel mal de cœur ou de ventre.
Quand ton enfant est pâlotte = ça y est, il a la gastro.
Quand ton enfant est plus tranquille = bon, il a la gastro.
Quand ton enfant n’a plus d’énergie = bon, il a la gastro.
Quand tu regardes les dates des produits pour être certaine que rien n’est périmé.
Quand le mot principal des suggestions de ton cell, c’est gastro.
Quand une piscine de balles ressemble plus à une piscine de bactéries.


Préparation et stratégie d’évitement

Quand tu comptes le nombre de verres de vin ou de bière que ton entourage boit et que tu pars la première quand tu trouves qu’ils ont trop bu.
Quand tu sors jamais de chez toi sans un antivomitif.
Quand l’odeur d’eau de Javel te rassure.
Quand tu vas à quelque part et que tu check tes options de fuite... une toilette là, une sortie ici, une poubelle là.
Quand réserver un voyage en avion te donne des palpitations!
Quand manger du tartare ou aller à un buffet ressemble à un sport extrême.
Quand, dans une chambre d'hôtel, tu regardes la télécommande de travers, que tu inspectes les verres, la salle de bain, le fond du bain et le matelas à la recherche d’un je-ne-sais-quoi de suspect...
Quand tu te fais un scénario (quand tu es en public) au cas où tu vomirais, pour éviter le plus possible l’humiliation publique.
Quand tu dors avec un plat sous le lit, une poubelle près de ton lit ou que tu traînes un sac de plastique dans ton sac à main, au cas où…


La vigilance extrême

Quand chaque maux de ventre, gargouillis ou dérangement intestinal est suspect, inspecté, vérifié avec un grand sérieux comme si ta vie en dépendait.
Quand tu calcules tous les 48 heures après être allé dans un endroit public avec tes enfants et qu’ils ont mis leurs mains dans leur bouche.
Quand tu entends ton enfant tousser ou chigner durant la nuit et que tu te réveilles avec le cœur prêt à exploser de peur qu’il ait vomi. (Un cambrioleur me ferait moins peur !) 😂
Quand tu comptes le nombre d'heures après les repas pour savoir quand tu es tranquille et qu'il n'y a plus rien dans ton estomac.
Quand tu passes des heures à psychoter parce que tu penses avoir attrapé une G. et que tu as l'impression de ressusciter quand tu réalises que ce n'était rien.
Quand ton enfant dort chez mamie et que tu regardes ton cellulaire 1000 fois dans la soirée au cas où elle t’appellerait pour dire qu’il est malade.
Quand tu marches en ville et que tu repères toutes les "taches" qui ressemblent à du V alors que personne d’autre n’y fait attention.


Et toi, tu en ajoutes une ? 😉

Rire un peu de soi, parfois, c’est déjà un petit pas vers la liberté. 💛


Conclusion

Derrière chaque ligne, il y a un mélange de rires, d’épuisement et de lucidité.
L’émétophobie, c’est ça : une peur invisible, mais bien réelle, qui fait tourner la tête et le cœur en mode alerte.
Si tu te reconnais dans ces lignes, respire : tu n’es pas seul(e).
Et si tu vis avec quelqu’un qui réagit ainsi, merci d’essayer de comprendre sans juger.
C’est souvent dans l’humour et la compassion qu’on trouve les premiers pas vers la guérison. 

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2 commentaires

Bonjour. Merci mille fois pour votre témoignage. Cela permet de se sentir moins seule face à ce mal qui me pourrit littéralement la vie. J’espère de tout mon cœur pouvoir être dans l’acceptation comme vous. Je suis épuisée de tout ça.

Cecile D.

Quand tu te reconnais dans TOUTES les phrases tu sais que tu es émetophobe :D . Mais heureusement maintenant j’en ri, car si je ne me considère pas comme 100% guérie j’ai appris à vivre avec et à comprendre que tout ceci n’est qu’une maladie de mon cerveau et que heureusement, il n’y a pas de réel danger .

Laigle

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