J’ai utilisé l’externalisation pour combattre l’émétophobie
(16 août 2024)
Nous vous rappelons que ces chroniques sont à titre informatif et réflexif et ne constituent pas un avis médical d’aucune sorte.
Je suis guérie de l'émétophobie depuis environ aujourd'hui 5 ans, ce fut un processus qui a duré environ 2 ans. Par contre, j’ai fait une grande préparation depuis plusieurs années. Je suis une grande lectrice de livres sur le développement personnel et sur le succès.
Les membres du groupe Émétophobie : peur à en vomir me demandent souvent comment j'ai fait pour guérir, et j'essaie d'analyser le plus possible les processus que j'ai utilisés parce que, oui, je me suis guérie moi-même en grande partie, mais avec également beaucoup de lecture et beaucoup d'actions et aussi beaucoup de confrontations, d’exposition (je devais lire toutes les publications du groupe Facebook privé avant de les publier et de décider si j'allais les publier ou non).
L’externalisation : un outil que j’ai utilisé instinctivement
Un des nombreux trucs que j’ai utilisés durant mon processus de guérison fut l’externalisation. J'ai fait quelques recherches parce que je me suis rendue compte que j'avais personnalisé la phobie. J'ai sorti la phobie de moi-même en quelque sorte et je lui ai donné une “vie”, presque un nom.
Je parlais à la phobie (à voix haute svp), je chicanais la phobie, j'ai envoyé chier la phobie (envoyer paître pour les Européens). J'étais en combat contre elle. Je n'étais pas émétophobe, je souffrais d’émétophobie, ce qui est TRÈS différent.
D'ailleurs, les dessins que je faisais à l'époque montraient très bien que j'externalisais la phobie. Regarde l’exemple plus bas d’un dessin que j’ai fait en 2017 : la phobie est au bâton lors d’un match de baseball entre moi et la phobie!

Qu’est-ce que l’externalisation ?
L'externalisation est une technique psychologique couramment utilisée dans la thérapie narrative. Elle consiste à séparer le problème de l'individu, permettant ainsi de voir le problème comme une entité distincte de soi-même. Cela aide à réduire la culpabilité et la honte et facilite une approche plus objective pour aborder et résoudre le problème.
Quels impacts peut avoir l’externalisation ?
Nommer le problème : Donner un nom au problème, comme “l’Émétophobie”, le transforme en une entité distincte. Par exemple : “L’Émétophobie n’est pas moi, elle est quelque chose que je combats.”
Dialogue avec le problème : Parler directement au problème comme s'il était une autre personne peut aider à clarifier les pensées et les sentiments. Par exemple : “Émétophobie, tu ne me contrôleras pas aujourd’hui.” Donc je n’étais pas folle, j’utilisais une technique répandue… hi hi hi.
Stratégies de combat : Envisager des stratégies pour combattre ou diminuer l'influence du problème. Par exemple : “Je vais utiliser des techniques de relaxation pour réduire ton pouvoir sur moi, Émétophobie.”
Renforcer l’identité personnelle : L'externalisation permet de renforcer son identité en dehors du problème, affirmant ainsi ses propres forces et ressources. Aussi, je m’encourageais moi-même : “Tu es capable, tu vas l’avoir”, etc.
Les avantages que vous pourriez en retirer
Diminution de la culpabilité : En séparant le problème de votre identité, vous pouvez mieux comprendre que le problème n'est pas une partie intégrante de vous. Cela réduit la culpabilité et la honte souvent associées à des troubles comme l'émétophobie.
Perspective plus objective : Voir le problème comme quelque chose d’extérieur permet d’observer vos pensées plus clairement et d’élaborer des stratégies.
Empowerment : Vous gagnez un sentiment de contrôle, car vous vous voyez capable de combattre et gérer le problème de manière proactive.
Création d’une distance psychologique : Cela crée une distance émotionnelle, ce qui facilite une approche plus calme et constructive.
Il paraît que l'externalisation est particulièrement efficace dans les cas de troubles anxieux, de phobies et d'autres problématiques psychologiques où l’individu bénéficie de voir le problème comme extérieur à lui-même.
Cette technique peut être utilisée avec un thérapeute ou seule, avec des pratiques régulières de dialogue et de stratégies pour combattre le problème.
Conclusion
J’ai utilisé intuitivement une technique bien établie et reconnue en psychologie pour gérer la phobie. En fait, je l’utilise pour d’autres choses depuis des années. Ok, je me parle toute seule à voix haute mais ça fonctionne!
Alors, faites-le pour moi : dites à voix haute à la phobie dont vous souffrez que Nathalie vous a autorisé à la chasser, que vous avez maintenant des alliés, et qu’elle peut se préparer à un combat en règle!
Nathalie Thibault, Microbiologiste agréée, ex-émétophobe
“Soyez le genre de personne que, lorsque vos pieds touchent le sol le matin, l’émétophobie dit : ‘Oh merde, elle est réveillée !’”